Une soirée avec le Quartet du dialogue national Tunisien, Prix Nobel de la paix

Houcine Abassi a intégré le milieu syndical en 1973 à titre de membre du syndicat des superviseurs d’école, puis du syndicat régional des superviseurs et directeurs d’école en 1983. Il a par la suite accédé au statut de membre du syndicat général des superviseurs et directeurs d’école. En 1997, il a été élu membre du syndicat régional de Kairouan avant d’en devenir le secrétaire général en 2003.

En décembre 2006, il a été choisi pour occuper une fonction au sein du bureau exécutif national de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) lors du congrès national organisé dans la ville de Monastir. Il était alors à la tête du département de la législation et des conflits industriels. Il a plus tard été nommé vice-secrétaire général, poste dans le cadre duquel il était responsable des études et de la documentation. Il a occupé les deux postes jusqu’au congrès suivant en décembre 2011 à Tabarka, où il a été élu secrétaire général de l’UGTT.

Houcine Abassi est membre permanent du Bureau exécutif et du Conseil général de la Confédération syndicale internationale à titre de secrétaire général de l’UGTT et de président de la Confédération syndicale arabe.

Houcine Abassi est connu pour ses prises de position engagées et son soutien aux partisans de la liberté et de la démocratie depuis qu’il a occupé la fonction de secrétaire général du syndicat régional de Kairouan, où il était un éminent défenseur de la Ligue tunisienne des droits de l’homme, de l’Ordre national des avocats de Tunisie et de l’Association des magistrats tunisiens.

M. Abassi a mené à bon terme l’initiative lancée par l’UGTT pour aider la Tunisie à sortir de la crise après les élections du 23 octobre 2011. Il a été le principal artisan du dialogue national, auquel ont participé l’UGTT, l’UTICA, l’Ordre national des avocats de Tunisie et la Ligue tunisienne des droits de l’homme. La Tunisie a pu ainsi réaliser les principaux objectifs, soit la rédaction et l’adoption de la Constitution, la promulgation de la loi sur les élections et l’établissement de l’Instance supérieure indépendante pour les élections, de la transition vers des élections législatives et présidentielles que beaucoup d’observateurs ont dit être plus transparentes et démocratiques. Son intervention auprès des partis politiques les plus importants a été décisive : il a réussi à rapprocher suffisamment leurs idéologies dans l’intérêt de la Tunisie.

Avec le Quartet du dialogue national, M. Abassi a reçu le prix Nobel de la paix 2015.

Née à Gabès en 1961, Ouided Bouchamaoui est titulaire de diplômes d’études supérieures spécialisées en commerce international de l’Institut supérieur de gestion de Tunis et en droit du commerce international de la Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis 2.

Actionnaire et administratrice du Hédi Bouchamaoui Group (HBG Holding), elle est aussi membre fondatrice du Connecting Group (un réseau de femmes dirigeantes) et vice-présidente de la Fondation tunisienne pour la vérification et la gouvernance depuis 2009.

Depuis mai 2011, M^me Bouchamaoui est présidente de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA), une confédération d’employeurs privés; elle est la toute première femme à avoir été élue à ce poste.

En 2013, l’UTICA, l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH) et l’Ordre national des avocats de Tunisie ont formé le Quartet du dialogue national, lauréat du prix Nobel de la paix 2015.

En 2013, Ouided Bouchamaoui a été choisie meilleure femme d’affaires du monde arabe, et elle a fait partie de la cuvée 2014 des gagnants de prix de la Business for Peace Foundation.

En janvier 2015, le président tunisien Beji Caid Essebsi lui a décerné le titre de grand officier de l’Ordre de la République (première classe), et Sa Majesté le roi Carl XVI Gustaf de Suède l’a décorée de l’Ordre royal de l’Étoile polaire en novembre 2015.

En décembre 2015, M^me Bouchamaoui a aussi été admise à la Légion d’honneur par le président français François Hollande.

Mohamed Fadhel Mahfoudh est bâtonnier de l’Ordre national des avocats de Tunisie depuis juin 2013. Il cumule de nombreuses années d’expérience dans le domaine du droit. Avocat à la Cour de cassation depuis 2001, il a d’abord été membre du Conseil régional de Sfax de l’Ordre des avocats de Tunisie (1998-2004), puis secrétaire général (2007-2010) et, finalement, président (2010-2013). Il a également été membre de l’Instance supérieure indépendante pour les élections et chargé des Tunisiens résidant à l’étranger en 2011.

Mohamed Fadhel Mafoudh est principalement connu sur la scène internationale en tant que l’un des membres du Quartet du dialogue national tunisien. Récipiendaire du prix Nobel de la paix 2015, ce regroupement de quatre organisations aux positions politiques divergentes s’est démarqué par son rôle décisif dans la construction d’une démocratie pluraliste à la suite de la révolution du « printemps arabe » de 2011 en Tunisie. Les actions concertées du Quartet ont abouti à la tenue d’élections présidentielles et législatives, ainsi qu’à la ratification de la nouvelle Constitution tunisienne en 2014.

Avocat de profession, Abdessatar Ben Moussa est président de la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l’homme depuis le 23 septembre 2011. Avant d’obtenir ce titre, il a mené un impressionnant parcours au sein de diverses organisations. Il a été membre de la section des avocats de Tunis (1989-1995), du Conseil national des avocats de Tunis (2001-2004), du Bureau permanent des avocats arabes (2004-2007), ainsi que du Conseil de présidence de l’Union internationale des avocats (UIA) (2004-2008). Il a également présidé le Comité national tunisien de l’UIA (2004-2008), ainsi que la section de Siliana de la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l’homme (1989-2011).

Toutes ces expériences professionnelles lui ont valu d’être nommé en 2011 à la présidence de la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l’homme. Au cours de cette même année, la Tunisie a connu une importante révolution ayant conduit à la chute du régime de Ben Ali. Abdessatar Ben Moussa s’est alors joint aux trois autres membres du Quartet du dialogue national afin de rétablir la démocratie au pays. Les actions concertées du regroupement ont abouti à la tenue d’élections présidentielles et législatives ainsi qu’à la ratification de la nouvelle Constitution tunisienne de 2014. Cette réalisation leur a valu le prestigieux prix Nobel de la paix 2015.

Depuis le 29 octobre 2015, Abdessatar Ben Moussa est ambassadeur de l’UIA pour les bonnes intentions. À ce jour, il est aussi membre du Conseil de présidence de l’Organisation arabe des droits de l’homme et du conseil d’administration de l’Institut arabe des droits de l’homme.