Hausser significativement les seuils d’immigration constitue un acte de nationalisme économique

Texte d’opinion signé par Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre, et publié dans Le Devoir.

Hausser significativement les seuils d’immigration constitue un acte de nationalisme économique

Le Québec est possiblement à l’aube d’un âge d’or économique. Le PIB de la province et de sa métropole est à la hausse, nettement supérieur à celui des autres provinces canadiennes depuis deux ans.

On ne compte plus les records. Notre taux de chômage est à son plus bas depuis 40 ans. L’écart entre le taux de chômage global au Québec et celui des immigrants se résorbe très rapidement, passant de 9,7 % en 2017 à 5,9 % en 2018. Tout indique qu’il continue de rétrécir cette année.

Les salaires ont cru de 5 % depuis février, un sommet en 10 ans. C’est bien plus que dans le reste du Canada.

Il y a 154 chantiers de plus de 20 millions de dollars dans la région métropolitaine, ce qui représente un investissement total de 40 milliards de dollars. Depuis un an, Montréal International a généré 60 projets d’investissements étrangers, pour plus de 2,5 milliards de dollars.

Le Port de Montréal travaille à plein régime et planifie une expansion majeure à Contrecœur. Les nombreux accords de libre-échange laissent entrevoir une croissance soutenue.

Selon Tourisme Montréal, les touristes affluent comme jamais depuis l’expo 67, si bien que l’aéroport Montréal-Trudeau connaît lui aussi des records d’achalandage.

Le temps du Québec est venu

Cette situation extrêmement positive pourrait même s’améliorer encore davantage.

Les indicateurs du secteur privé sont au vert. Les indices de confiance sont élevés, les intentions d’investir sont robustes.

Le gouvernement du Québec est lui-même très ambitieux.

Le premier ministre François Legault est déterminé à atteindre une croissance économique telle que nous puissions, un jour, nous affranchir de la péréquation. L’atteinte de cet objectif exigera un taux de croissance encore plus élevé que celui que nous connaissons présentement.

Le gouvernement prend de bonnes décisions pour y parvenir.

Les finances publiques sont en ordre. Le gouvernement dispose de marges de manœuvre importantes, un levier dont le ministre des Finances, Éric Girard, a l’intention de se servir pour accélérer la croissance économique.

Le ministre de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon, incite les entreprises à investir, à se moderniser et à accroître leur productivité et leurs exportations. Il a amorcé une restructuration majeure du dispositif de développement économique et confié un mandat ambitieux au nouveau président d’Investissement Québec. Il soutient l’émergence d’une expertise exceptionnelle en intelligence artificielle, susceptible d’entraîner ici la création d’entreprises à la fine pointe de l’innovation mondiale.

Le ministre Jean-François Roberge déploie des efforts majeurs pour améliorer le système d’éducation. Il veut qu’on aide les jeunes à bien choisir leur formation et à aller jusqu’à l’obtention de leur diplôme. Il souhaite également un meilleur arrimage entre la formation et le marché du travail, et il désire renforcer le dispositif de formation continue.

Le ministre de l’Immigration, M. Jolin-Barette, a récemment posé des gestes importants pour notre réussite économique. L’adoption de la plateforme Arrima nous permettra de disposer de l’un des meilleurs arrimages au monde entre les bassins d’immigrants et les besoins du marché du travail. La mise en place d’un parcours d’accompagnement personnalisé des immigrants facilitera grandement leur intégration et leur francisation. Il veut aussi qu’on réussisse enfin à attirer des immigrants dans toutes les régions du Québec.

Une décision déterminante reste à prendre 

Combien d’immigrants souhaiterons-nous accueillir au cours des prochaines années?

Pour cette année, le gouvernement a diminué le nombre de 51 000 à 40 000 immigrants. Il a récemment annoncé son intention de rehausser ce nombre à un niveau similaire à celui observé au cours des trois dernières années.

Nous estimons que nous aurons besoin de beaucoup plus d’aide si nous voulons pleinement saisir l’occasion unique qui se présente à nous. Les niveaux récents n’ont pas empêché le nombre de postes vacants de croître rapidement. Et on ne peut envisager de renforcer les économies des régions au détriment des entreprises de la métropole, qui ont tout aussi besoin de relève et de nouveaux talents.

Les regroupements d’employeurs et les organismes économiques régionaux ont tous témoigné des besoins importants et immédiats en main-d’œuvre.

Il y avait plus de 120 000 postes à pourvoir au début de l’année 2019. C’est 9 000 de plus qu’au trimestre précédent!

Dans tous les secteurs, en TI, dans le transport, en restauration, en aéronautique ou en hôtellerie, les postes à pourvoir sont nombreux, et ils continueront à l’être alors que s’accéléreront les départs à la retraite.

Voilà une réalité qui pourrait avoir des conséquences néfastes : 53 % des entrepreneurs affirment que le manque d’employés qualifiés limiterait leurs investissements.

C’est donc un minimum de 60 000 immigrants que nous devrons accueillir chaque année d’ici 2022, pour pourvoir les postes vacants et accompagner une forte croissance économique. Les entreprises peuvent offrir du travail aux nouveaux arrivants immédiatement, nous avons mis en place les bons outils pour les intégrer et les régions sont prêtes à les accueillir.

Nous avons devant nous une possibilité unique.

Le Québec pourrait connaître un âge d’or économique inédit.

Pour y parvenir, nous aurons besoin de davantage de bras et de cerveaux. Devant pareille occasion, hausser significativement les seuils d’immigration constitue un acte de nationalisme économique.



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