Ubisoft voit grand. L’entreprise implantée dans le Mile End depuis 21 ans souhaite passer de 20 millions à 200 millions de joueurs actifs mensuellement d’ici 2025. C’est là l’objectif clé de la stratégie de croissance qu’a présentée Yannis Mallat, le président-directeur général des studios canadiens de l’entreprise française de jeux vidéo, à la tribune de la Chambre le 27 novembre.
Ubisoft – qui possède des bureaux avec à Montréal, à Québec et à Saguenay – contribue grandement au rayonnement du savoir-faire technologique et créatif dans l’industrie du jeu vidéo et de l’intelligence artificielle au Québec. L’entreprise s’est démarquée internationalement avec des titres comme Assassin’s Creed, Rainbow Six et Prince of Persia.
Selon Yannis Mallat, la connectivité transforme l’industrie en profondeur. Les joueurs achètent moins de jeux, mais ils y consacrent plus de temps, notamment en regardant, commentant, diffusant et partageant les performances d’autres joueurs.
Le PDG constate un engouement grandissant pour les jeux vidéo. En 2017, plus de 600 millions de personnes dans le monde ont visionné sur Internet du contenu lié aux jeux vidéo, pour un total de 800 millions d’heures par mois.
Ubisoft compte profiter des forces vives de Montréal et du Québec pour mettre sa stratégie à exécution et faire rayonner les talents d’ici. L’entreprise souhaite consolider sa position de leader en misant sur la science et la technologie pour prendre des risques et défricher de nouvelles avenues pour l’industrie. Voici trois stratégies qu’Ubisoft compte mettre de l’avant pour rejoindre mensuellement 200 millions de gamers.
Voir plus loin que le concept de console
L’ère de la console serait-elle chose du passé, après une domination de près de quatre décennies? Selon Yannis Mallat, la technologie du streaming pourrait bien faire passer le jeu vidéo à une autre étape : celle du cloud gaming.
Le jeu vidéo de l’avenir nécessiterait trois éléments : une manette, un écran et une connexion Internet. Le PDG parle d’une « dématérialisation » du jeu vidéo, ce qui pourrait augmenter son accessibilité.
Un premier pas a été fait, ici même à Montréal, avec le lancement d’une nouvelle version du jeu Assassin’s Creed il y a trois semaines, a souligné M. Mallat.
Après l’eSport, place à l’eSpectacle
L’eSport est un concept relativement nouveau qui gagne en popularité. Des ligues structurées et des tournois s’organisent pour permettre aux meilleurs joueurs de rivaliser. Des plateformes en ligne hébergent des parties en direct, réunissant ainsi des millions de spectateurs.
La prochaine étape sera encore plus impressionnante, selon Yannis Mallat. Elle fera place à l’eSpectacle, créant des happenings,avec des commentateurs, des commanditaires, des diffuseurs et, bien sûr, des spectateurs. Selon le PDG, ces derniers permettront de générer des occasions d’affaires plus intéressantes que la vente de copies de jeu pour de nombreuses entreprises et devraient permettre de faire grandir le nombre d’adeptes de ces produits.
À l’assaut de la Chine
Finalement, Ubisoft a les yeux tournés vers un pays au marché colossal : la Chine. Selon Yannis Mallat, le pays le plus populeux au monde représente un bassin de 500 millions de joueurs qu’Ubisoft ne rejoint pas encore.
L’entreprise s’est récemment associée à un partenaire local, Tencent, pour la distribution de ses jeux en Chine.