Le bonheur au travail est-il payant?


Si l’insatisfaction au travail peut avoir des conséquences fâcheuses sur les résultats de l’organisation, avoir des employés heureux peut-il, à l’inverse, avoir un effet positif sur la performance de l’entreprise?

Les leaders des organisations qui prospèrent savent que la satisfaction et la mobilisation des employés sont essentielles à leur succès. De nombreux gestionnaires sont également conscients que l’insatisfaction au travail apporte son lot de difficultés et peut avoir des conséquences négatives sur les résultats de leur organisation ou de leur équipe.

Compte tenu de cette réalité, la nécessité d’avoir des employés heureux devient essentielle. Et pour favoriser le bonheur au travail, l’adoption de meilleures pratiques de gestion est aussi indispensable.



Performance et bonheur : des notions à définir

Lorsqu’on aborde le thème de la performance, une précision préliminaire s’impose. En effet, il faut à tout prix tenir compte des indicateurs de performance globale des organisations d’un point de vue financier : revenus, profitabilité, bénéfices avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement (BAIIDA), etc. Bien entendu, ces indicateurs sont intimement liés à d’autres facteurs de performance, notamment la satisfaction des clients, sans oublier certains indicateurs propres aux ressources humaines, par exemple les taux de roulement et d’absentéisme du personnel.

Il faut aussi déterminer de façon très claire ce que signifie au juste la notion de bonheur au travail, qui comprend la satisfaction professionnelle, mais ne se limite pas à ce seul élément, loin de là. De façon générale, le bonheur au travail peut se définir comme l’ensemble des sentiments positifs ressentis par les employés par rapport à leur organisation, à leur emploi et aux caractéristiques des tâches qu’ils doivent accomplir.

Dans son article publié dans l’International Journal of Management Reviews en 2010, Cynthia D. Fisher, spécialiste en comportement organisationnel et gestion des ressources humaines, détaille trois critères qui permettent de délimiter le territoire du bonheur au travail d’un point de vue personnel :

  • La mobilisation, c’est-à-dire l’implication affective et cognitive ainsi que le plaisir suscité par le travail lui-même;
  • La satisfaction professionnelle, qui a trait notamment au salaire, aux collègues, aux gestionnaires immédiats et à l’environnement de travail;
  • L’engagement affectif au sein de l’organisation, soit l’attachement, le sentiment d’appartenance et la correspondance des valeurs de l’employé à celles de l’organisation.

Dans les recherches qui traitent du sujet, il est clairement établi que la satisfaction est déterminée par divers facteurs qui ont une influence directe sur l’attitude au travail. Ces facteurs sont les suivants :

  • La nature des tâches à accomplir;
  • Les possibilités d’avancement;
  • L’accès à de la formation continue;
  • La haute direction;
  • Les collègues;
  • Les supérieurs immédiats;
  • Le salaire;
  • La place dans l’organisation;
  • Les conditions de travail;
  • Le caractère permanent de l’emploi;
  • Les horaires de travail.

Le lien entre bonheur et performance

Dans la littérature scientifique, de nombreuses études démontrent qu’il existe bel et bien une corrélation entre le bonheur au travail et la performance organisationnelle. Même les résultats boursiers y sont liés.

Le bonheur est un concept récent dans le domaine de la recherche sur les expériences professionnelles des individus dans les organisations. À ce jour, la vaste majorité des chercheurs se sont penchés sur le lien entre la satisfaction ou la mobilisation des employés et la performance organisationnelle.

D’ailleurs, cette mobilisation survient lorsque la stratégie d’une organisation suscite l’engouement de tous les employés et que ceux-ci mettent tout en œuvre pour qu’elle soit couronnée de succès3. Dans ces circonstances, les employés éprouvent bien plus que de la satisfaction au travail : ils se sentent valorisés et deviennent dès lors les promoteurs des produits et de la marque de leur organisation.

La mobilisation des employés accroît non seulement la productivité et la performance organisationnelle, mais améliore aussi l’environnement de travail et contribue à réduire les absences et les départs d’employés, deux éléments qui ont un coût important dans un contexte de rareté de main-d’œuvre.

Selon la firme Gallup, les employés mobilisés au sein de leur organisation rehaussent la qualité du service à la clientèle, favorisent la fidélisation des clients, font augmenter la productivité et génèrent des profits plus élevés.

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