La Chambre de commerce du Montréal métropolitain a déposé un mémoire intitulé Mieux planifier et intégrer : pour une immigration économique prévisible, alignée sur les besoins du Québec et de sa métropole à la Commission des relations avec les citoyens dans le cadre de la consultation sur la planification de l’immigration au Québec pour la période 2026-2029.
Dans un contexte de ralentissement démographique et de pénurie persistante de main-d’œuvre, l’immigration permanente et temporaire revêt une importance stratégique pour soutenir la croissance et la résilience de l’économie québécoise. Il est donc prioritaire de se doter d’une capacité d’intégration suffisante et de politiques adéquates et prévisibles pour accueillir les travailleurs dont le Québec et la métropole ont besoin.
La Chambre exprime ses préoccupations face aux scénarios soumis par le gouvernement, qui envisagent une réduction des seuils d’immigration. Elle recommande de viser un seuil minimal de 45 000 admissions permanentes par année, en cohérence avec le scénario le plus ambitieux, et de le bonifier selon l’évolution des besoins du marché du travail et les capacités d’intégration.
Ainsi, la Chambre formule les recommandations suivantes :
Recommandation 1 : Atteindre au moins 45 000 admissions pour l’immigration permanente par année ― conformément au scénario le plus ambitieux présenté par le gouvernement ― en conservant la flexibilité nécessaire pour rehausser ce seuil selon l’évolution des besoins du marché du travail et de la capacité à bien intégrer les immigrants.
Recommandation 2 : Faciliter la transition du statut temporaire au statut permanent des travailleurs étrangers temporaires qui démontrent une volonté d’intégration réussie, notamment en rétablissant le Programme de l’expérience québécoise (PEQ) destiné aux étudiants et aux travailleurs.
Recommandation 3 : Assurer un cadre prévisible aux entreprises en ce qui a trait aux normes encadrant le recrutement de talents internationaux en :
- présentant un cadre de planification de l’immigration clair, comprenant une évaluation périodique des besoins selon les secteurs d’activité et les régions;
- communiquant en amont tout changement apporté aux politiques d’immigration, afin de permettre aux entreprises et aux travailleurs de s’ajuster dans des délais réalistes et prévisibles.
Recommandation 4 : Faciliter le recrutement international et accélérer le traitement des demandes d’immigration pour maintenir la compétitivité du Québec en :
- déployant les ressources humaines et financières nécessaires afin d’augmenter la capacité de traitement des demandes au sein des instances concernées;
- assurant une collaboration étroite avec le gouvernement du Canada afin d’optimiser les processus, de garantir un traitement plus fluide et prévisible des dossiers et d’assurer l’alignement avec les nouvelles cibles retenues par les deux ordres de gouvernement.
Recommandation 5 : Procéder à une analyse approfondie de la capacité d’accueil du Québec et mettre en place un plan transversal, en collaboration avec les parties prenantes, pour identifier les leviers d’amélioration et les indicateurs clés à suivre.
Recommandation 6 : Mettre en place une stratégie spécifique visant à augmenter l’immigration de travailleuses et travailleurs qualifiés dans les métiers de la construction, en lien direct avec les objectifs de rehaussement de l’offre de logements dans la métropole.
Recommandation 7 : Bonifier l’offre de services en francisation pour les immigrants en collaboration avec l’écosystème d’accompagnement, afin d’améliorer leur intégration au marché du travail et à la société québécoise.
Recommandation 8 : Tenir compte de la concurrence internationale dans l’élaboration des critères d’immigration économique, afin de mieux répondre aux besoins spécifiques de main-d’œuvre dans les grandes régions urbaines comme Montréal et de garantir un traitement équitable entre les territoires.
Recommandation 9 : Éviter la concurrence entre la métropole et les régions pour l’attraction de talents internationaux au Québec.
Recommandation 10 : Protéger le positionnement international de Montréal comme métropole du savoir :
- Éviter l’imposition de quotas qui viendraient restreindre de façon arbitraire l’admission d’étudiants internationaux, en particulier aux cycles supérieurs, et qui pourraient compromettre la vitalité intellectuelle, scientifique et économique de la métropole.
Consultez le mémoire