Trois choses à retenir du passage de Jean Boulet à la Chambre

Le 13 mai dernier, le ministre de l’Emploi, du Travail et de la Solidarité sociale, Jean Boulet, était de passage à la Chambre pour discuter du principal défi économique de la métropole et du Québec à l’heure actuelle : la pénurie de main-d’œuvre. Il a profité de sa présence pour lancer la version 2.0 de sa «  Grande corvée », une vaste tournée des régions du Québec. La première version de cet exercice, débuté en janvier dernier, s’adressait aux employeurs. Cette fois-ci, il concernera en particulier les travailleurs. L’objectif est de leur exposer les actions du gouvernement, de comprendre leurs besoins et de les accompagner dans leur parcours.

D’entrée de jeu, le ministre Boulet a reconnu les particularités de la métropole par rapport à l’enjeu de la main-d’œuvre. Il a rappelé à titre d’exemple que le nombre de postes vacants avait augmenté de 23,3 % au quatrième trimestre de 2018 à Montréal par rapport à la même période en 2017 et que le tiers des postes vacants à l’échelle du Québec se situent dans la métropole.

Voici trois éléments clés de son allocution, laquelle avait pour but d’exposer les mesures qu’entend prendre le gouvernement afin de s outenir les entreprises.

Un plan pour les travailleurs expérimentés

Jean Boulet veut intégrer les groupes sous-représentés au marché du travail. Cela inclut les travailleurs expérimentés, mais aussi les peuples autochtones, les personnes en situation de handicap et les immigrants.

Selon le ministre, le désir des travailleurs expérimentés de demeurer actifs est souvent très fort. Il se considère lui-même, à la blague, comme un travailleur expérimenté qui a encore beaucoup à offrir.

Il souligne que les années d’expérience et les nombreuses compétences acquises au fil du temps sont une richesse importante. Il estime ainsi que les travailleurs expérimentés peuvent jouer un rôle de mentorat et optimiser les performances des entreprises.

L’ex-avocat a rappelé des mesures clés du dernier budget du Québec, présenté en mars à la tribune de la Chambre par son collègue, le ministre des Finances Eric Girard. Le gouvernement investira 892 millions de dollars sur cinq ans pour prolonger la carrière des travailleurs expérimentés.

Le crédit d’impôt pour prolongation de carrière sera bonifié à hauteur de 533 millions de dollars sur cinq ans. Selon le ministre, ce sont près de 158 000 travailleurs qui profiteront de ces mesures de réduction de leur fardeau fiscal.

Les entreprises pourront elles aussi tirer profit des actions du gouvernement et se faire rembourser 50 % des cotisations québécoises payées pour les employés de 60 à 64 ans, de même que 75 % pour les travailleurs de 65 ans et plus. Plus de 34 000 PME profiteront de ces crédits d’impôt.

Viser la formation continue et évaluer les besoins du futur

Dans un contexte de transformation économique, M. Boulet veut également soutenir les travailleurs dans l’adaptation de leurs compétences, notamment grâce à la formation continue. Il veut aussi préparer la future main-d’œuvre et offrir de la formation adaptée à l’évolution des besoins du marché du travail. Pour ce faire, il affirme qu’il faut notamment rejoindre les jeunes et les inciter à s’y inscrire.

Les emplois du futur demanderont des qualifications de plus en plus précises. Cela implique des efforts particuliers pendant le parcours scolaire des étudiants. Le ministre souhaite que les entreprises fassent preuve d’ouverture envers les « étudiants employés  » afin que ces derniers puissent évoluer avec des horaires flexibles. Le ministre Boulet compte aussi favoriser la conciliation travail-famille. Il reconna ît d’ailleurs que le contexte actuel de pénurie de main-d’œuvre est plus que jamais à l’avantage des employés. C’est donc dire que les employeurs d oivent se démarquer pour attirer et retenir le talent.

Accroître la productivité

Enfin, le ministre veut améliorer la productivité des entreprises. Il considère qu’il est essentiel d’améliorer la performance québécoise à ce chapitre afin de générer plus de richesse. En effet, malgré sa performance économique robuste des dernières années, le Québec se situe encore en deçà de la moyenne canadienne et de l’Ontario.

Selon M. Boulet, il ne suffit pas d’encourager les travailleurs à être actifs plus longtemps ; il faut aussi leur permettre de travailler mieux. Il cite quelques exemples, notamment la réorganisation et l’optimisation du travail, l’acquisition d’équipements, la numérisation, la robotisation, les technologies de l’information et la recherche et le développement. Il rappelle d’ailleurs que des subventions sont disponibles pour la formation liée à l’acquisition d’une nouvelle technologie visant à accroî tre la productivité.

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