La Chambre de commerce du Montréal métropolitain donne la parole à ses  cinq commanditaires piliers sur une diversité d’enjeux qui contribuent à l’élan  économique de la métropole.
Cette entrevue a  été réalisée auprès de Guy Nadeau, directeur général chez Desjardins  Entreprises – Est de Montréal
CCMM  – Quel est l’état de la situation de l’entrepreneuriat au Québec et dans  la région métropolitaine?
Guy Nadeau  (G.N.) : Il y a quelques années, avec la Caisse de dépôt et placement du  Québec et une autre institution financière, ainsi que le monde politique et  celui des affaires, nous en étions arrivés au même constat : le Canada  connaissait un fort déficit en entrepreneuriat, et tout particulièrement au  Québec. Moins touché par cette tendance, le Canada anglophone comptait en effet  plus de dirigeants et de propriétaires d’entreprises qu’au Québec, la culture  entrepreneuriale y étant plus forte, surtout chez les jeunes.
Pour la première fois, trois institutions financières ont décidé de  s’associer pour remédier à ce déficit et encourager les jeunes à investir. En  2015, Desjardins a donc pris part à la création d’un fonds de 6 millions de  dollars pour soutenir la création d’entreprises.
Une multitude de nouveaux fonds ont également fait leur apparition au  même moment. Désormais, outre les fonds traditionnels, il existe de nouveaux  fonds consacrés au démarrage d’entreprise.  
Mission accomplie! Force est de constater que le Québec connaît aujourd’hui  une croissance économique exceptionnelle, en particulier dans la région de  Montréal, qui se distingue de façon notable.  
CCMM  – Quelles sont les forces de la région métropolitaine qui favorisent  l’implantation et la création de nouvelles entreprises?
G.N. : À Montréal, nous sommes très chanceux  d’avoir plusieurs universités publiques réputées pour la qualité de leur  enseignement. On oublie trop souvent qu’elles sont presque gratuites alors que dans  d’autres grandes villes, les études coûtent plus cher. Nos universités forment nos  jeunes, mais pas seulement! Elles leur donnent de plus en plus le goût de  démarrer en affaires. C’était moins le cas il y a quelques années.
Désormais, les jeunes se lancent dans l’aventure de l’entrepreneuriat  dès la fin de leurs études. Très réceptives à leurs projets, les institutions  financières n’hésitent pas à les accompagner au moyen de différents fonds.
En novembre 2016, Desjardins a créé un fonds de 100 millions de dollars,  réparti sur trois ans, pour investir dans des projets porteurs partout au  Québec. La région de Montréal recevra notamment des fonds importants pour aider  les nouveaux entrepreneurs à démarrer leur entreprise. Nous en sommes fiers!
Par ailleurs, l’écosystème montréalais est de mieux en mieux structuré  pour soutenir ces nouvelles initiatives d’entreprises qui contribuent à  l’impulsion extrêmement dynamique que connaît la région métropolitaine. Montréal  est par exemple devenue une plaque tournante importante en matière d’intelligence  artificielle.
En complément de notre aide financière, il existe de nombreux programmes  d’accompagnement destinés aux entreprises qui souhaitent exporter, démarrer ou  se développer. Montréal regroupe plusieurs chambres de commerce qui, elles  aussi, offrent leur propre programme d’aide à l’entrepreneuriat; sans compter  la multitude de fonds privés.
CCMM  – Le visage de l’entrepreneuriat a-t-il changé au cours des dernières  années? Comment a-t-il évolué à Montréal?
G.N. : Comme je le  mentionnais, les jeunes n’hésitent plus à créer leur projet et à venir nous  soumettre un plan d’affaires solide. Ils ont des idées extraordinaires et font  preuve de beaucoup d’innovation, c’est impressionnant! Montréal peut vraiment s’enorgueillir  de cette belle réussite réalisée au fil des années.
Comment  Desjardins accompagne-t-elle les entreprises de la métropole dans leurs démarches  d’entrepreneuriat, de la création jusqu’à l’expansion et à l’internationalisation?
G.N. : Desjardins  s’est beaucoup investie dans l’École d'Entrepreneurship de Beauce, qui forme de  nouveaux gestionnaires. Les professeurs – des entrepreneurs de renom qui ont  marqué le paysage économique québécois – accompagnent les étudiants dans leur  apprentissage, notamment grâce à un programme de mentorat. Une fois diplômés,  les jeunes font appel à nos services et nous sommes très fiers de pouvoir les  aider à concrétiser leur projet.
D’autre part, nous accompagnons de plus en plus les entreprises au  moment de leur création grâce aux fonds disponibles de Desjardins, mais aussi  d’autres organismes que nous soutenons, tels que CRÉAVENIR. Mis sur pied il y a quelques années, CRÉAVENIR, c’est plusd’un million de dollars distribués chaque année sur l’île de Montréal  par l’entremise de Desjardins et d’autres institutions financières pour aider au  démarrage d’entreprise.
C’est le premier petit coup de pouce dont les entrepreneurs ont besoin  pour concrétiser leur projet. De fait, ils travaillent beaucoup pour le construire,  mais une fois arrivés à l’étape de la commercialisation, ils peuvent rencontrer  des difficultés de financement.
CRÉAVENIR s’ajoute à toute  l’aide financière donnée localement par chacune des caisses. En effet,  Desjardins alloue des sommes extrêmement importantes dans la région de Montréal  pour encourager et accompagner les travailleurs autonomes, les entreprises qui  génèrent quelques emplois ou les entreprises qui souhaitent exporter.