Santé mentale : guide des bonnes pratiques en milieu de travail


Environ 500 000 Canadiens s’absentent du travail chaque semaine pour des raisons liées à leur santé mentale. Les troubles mentaux constituent la principale cause d’absentéisme et d’invalidité au Canada et représentent 30 à 40 % des cas d’invalidité de courte et de longue durée, en plus d’être une source importante de présentéisme.

Les coûts indirects des problèmes de santé mentale pour l’économie canadienne sont estimés à 6,3 milliards $ par année et ces chiffres risquent d’exploser avec la COVID-19. Relief a d’ailleurs pu observer une augmentation de 30 % des demandes de soutien de personnes vivant avec l’anxiété, la dépression ou la bipolarité en 2020.

La santé mentale ne peut être ignorée par les entreprises, car l’ignorer représente un coût trop important. Les problèmes de santé mentale en milieu de travail coûtent aux entreprises canadiennes près de 14 % de leurs profits annuels nets, soit 16 milliards de dollars annuellement. L’inverse est aussi vrai : favoriser le bien-être des employés — un objectif louable en soit — peut augmenter la productivité de 13 % .

Il s’agit donc d’une situation gagnant-gagnant pour les employés qui en retirent un bien-être et pour les employeurs qui bénéficient d’une productivité et d’un rendement accrus. Si les avantages de la santé mentale sont partagés entre employeurs et employés, la responsabilité l’est également et chacun dispose de stratégies et d’outils pour favoriser la santé mentale en milieu de travail.

La santé mentale et les employés : vivre avec un meilleur équilibre au travail

Il est possible, en adoptant des stratégies et des comportements au quotidien, de reprendre du pouvoir sur votre santé mentale, d’améliorer votre bien-être et de trouver un meilleur équilibre au travail. Cette participation active à votre mieux-être est ce qu’on appelle l’autogestion — une approche complémentaire à la psychothérapie et la pharmacothérapie et qui est à la base des services offerts par Relief.

Voici 3 stratégies d’autogestion pouvant être adoptées par les employés (et également par les employeurs!) :

1- Identifiez vos signes avant-coureurs 

Bien se connaître est essentiel pour gérer adéquatement les symptômes de l’anxiété, la dépression et la bipolarité, et ce, dès l’apparition des premiers signes. L’agenda de l’humeur est un outil qui permet de suivre vos activités accomplies et vos fluctuations de l’humeur.

Chaque jour de la semaine, vous notez vos activités (réunion, marche sur l’heure du dîner, 5 à 7, etc.), des faits particuliers (insomnie, consommation d’alcool, conflit, préparation à une présentation, etc.) et les fluctuations de votre humeur selon une échelle de +5 à -5. Le niveau +5 correspond à une humeur totalement positive; 0, à une humeur neutre; et -5, à une humeur totalement négative. Le graphique de l’humeur permet ensuite d’écrire le niveau moyen de votre humeur chaque jour pour en tracer la courbe au cours d’un mois.

Il devient alors possible d’identifier les comportements qui contribuent à votre bien-être (ou mal-être) et de modifier vos choix afin de favoriser votre santé mentale.

2- Désamorcez vos « filtres » de perception

Remettre en question la façon dont on perçoit les choses peut s’avérer une stratégie efficace pour entretenir de meilleurs rapports avec vos collègues et clients et pour une meilleure santé mentale au travail. L’influence des filtres sur votre lecture des évènements peut être comparée à celle de lunettes aux verres teintés alors qu’ils sont quasiment transparents lorsque vous allez relativement bien.

On peut répertorier 9 types de filtres, dont la personnalisation (« Les ventes ont chuté par ma faute »), les conclusions hâtives (« Ma supérieure m’a demandé de la rencontrer – ce n’est pas bon signe ») ou encore la surgénéralisation (« Mon collègue m’a fait un commentaire négatif – je ne suis peut-être pas fait pour ce travail »).

En prenant conscience de vos filtres et de leur influence sur vos perceptions, il devient alors possible de les désamorcer en les remplaçant par des pensées alternatives et plus logiques afin de réduire leurs effets sur votre santé mentale.

3- Développez des stratégies pour mieux gérer votre stress au travail

Près de 40 % des employés au Québec affirment vivre un stress important au travail. Le stress prolongé ou à répétition peut rendre plus vulnérable aux troubles anxieux et de l’humeur ou en accélérer le développement. Il est donc important d’acquérir des stratégies de prévention et de gestion du stress afin de préserver l’équilibre de votre santé mentale.

Il existe de nombreuses stratégies pour y arriver, mais voici brièvement une méthode en 4 temps :

  1. Apprenez à mieux connaître les signes et les causes de votre stress;
  2. Identifiez des stratégies de gestion du stress axées sur l’action (comment puis-je agir sur la cause du stress?), sur les perceptions (comment puis-je voir la situation différemment?) et sur la tension accumulée (comment puis-je me libérer de la tension accumulée? Par exemple, par le sport ou une technique de relaxation);
  3. Appliquez ces stratégies de gestion du stress;
  4. Évaluez les stratégies mises en place.

La santé mentale et les employeurs : un investissement qui en vaut le coût

Malgré toutes les stratégies que peuvent adopter les employés pour favoriser leur santé mentale, l’équilibre et le bien-être en milieu de travail ne pourront être atteints sans la contribution essentielle des employeurs, des gestionnaires et des chefs d’entreprise.

  1. Créez un environnement propice : Il appartient aux employeurs de s’assurer de créer un environnement qui prévient et réduit le stress des employés, ou à tout le moins ne l’exacerbe pas (surcharge de travail, manque de participation aux décisions, manque de stabilité ou de possibilité de progresser, faible reconnaissance, relations conflictuelles, rôle ambigu, etc.).
  2. Disposez d’un cadre de référence : La Norme nationale du Canada sur la santé et la sécurité psychologiques en milieu de travail propose une série de mesures, d’outils et de ressources pour aider les entreprises à créer des milieux de travail plus sains sur le plan psychologique.
  3. Investissez dans des programmes de santé mentale : Formation des dirigeants, programme de retour au travail, programme d’aide aux employés et à la famille (PAEF), prestations de soins psychologiques, etc. Bell — et son programme « Bell Cause pour la cause » — est souvent cité comme exemple pour son investissement dans la santé mentale en milieu de travail et affiche un rendement du capital investi positif depuis le lancement de son programme en 2010.
  4. Placez la santé mentale au cœur de la culture d’entreprise : Les avantages et les bonus, comme les repas gratuits, les salles de gym et les programmes de vacances illimitées, peuvent contribuer à une certaine satisfaction, mais elle est souvent superficielle. Ce n’est qu’en adoptant une approche holistique de la santé mentale et en lui accordant une place prépondérante dans la culture d’entreprise (valeurs et pratiques, programmes et politiques, procédures décisionnelles, etc.) qu’une entreprise pourra réellement favoriser le bien-être de ses employés.

Comme le mentionne Deloitte (…) en démontrant un engagement envers la santé mentale et le bien-être des employés, [l’entreprise] devient un employeur que les employés, les clients et la société en général sont fiers d’appuyer. »


» Bénéficiez gratuitement des services d’aide en santé mentale offerte aux membres de la Chambre

La Chambre de commerce du Montréal métropolitain s’efforce ainsi de soutenir ses membres en leur donnant accès à des services d’accompagnement en santé mentale développés grâce à son partenariat avec Bell, qui est activement engagée en santé mentale avec Bell Cause pour la cause. Cette initiative est rendue possible en collaboration avec l’organisme Relief, qui soutient les personnes vivant avec l’anxiété, la dépression ou la bipolarité.


À propos de l’auteur :
Relief est un organisme à but non lucratif qui a pour mission de soutenir les personnes vivant avec l’anxiété, la dépression ou la bipolarité, ainsi que leurs proches, pour leur permettre de continuer d’aller de l’avant. Relief souhaite remercier la contribution de Charles Saliba-Couture à la rédaction de ce billet de blogue.

Les opinions exprimées dans ce billet sont celles de l’auteure et ne reflètent pas nécessairement celles de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. Par conséquent, la Chambre ne peut être tenue responsable du contenu publié.

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