Le moment est-il propice pour investir à l’international?

Il est difficile de prendre les bonnes décisions d’investissement quand les marchés boursiers se comportent en montagnes russes. Le vice-président et économiste en chef d’EDC, Peter Hall, l’a souligné lors de son passage à la tribune de la Chambre la semaine dernière : les turbulences observées ne sont pas un signe de faiblesse de l’économie, mais de retour à la croissance.

Peter Hall, Vice-président et économiste en chef, Exportation et développement Canada


À priori, le dollar et les marchés boursiers qui ont chuté dans les derniers mois ont de quoi inquiéter les investisseurs, selon M. Hall. Cela dit, EDC prévoit des gains à l’exportation de 5 % pour la Belle Province, soit 3 % de plus que la moyenne canadienne!

D’où vient cette croissance?


États-Unis – Les Américains sont prêts à investir

Selon Peter Hall, la consommation est l’un des principaux moteurs de l’économie américaine. Tout d’abord, le marché du travail est favorable, ce qui permet d’augmenter les revenus des ménages. Le taux d’emploi est aussi très élevé chez la plus jeune génération de travailleurs. Avec un nouveau revenu en poche, plusieurs quitteront le foyer familial pour voler de leurs propres ailes. Ils deviendront sans contredit la bougie d’allumage d’une nouvelle demande pour des produits et services dans les secteurs de l’habitation, des transports et du commerce de détail. De plus, les bas prix du pétrole ont permis aux Américains d’économiser 110 milliards de dollars dans la dernière année et possiblement 50 milliards cette année. Si les Américains ont plutôt choisi jusqu’ici d’épargner une grande part de cet argent, Peter Hall prédit que la demande pour les produits de consommation augmentera. La confiance est de retour et nos voisins du Sud ont un revenu disponible plus élevé que jamais. Bref, le marché américain recèle un fort potentiel et la capacité de production des États-Unis atteindra bientôt un plafond. Les entreprises d’ici sont donc en bonne posture pour répondre à la demande croissante des consommateurs.

Le marché américain recèle un fort potentiel et la capacité de production des États-Unis atteindra bientôt un plafond. Les entreprises d’ici sont donc en bonne posture pour répondre à la demande croissante des consommateurs.


Europe de l’Ouest – L’AECG ouvrira de nouveaux horizons

Selon Peter Hall, l’Europe ressent encore les contrecoups de deux récessions successives. Les activités de construction sont bien en deçà de ce qu’elles devraient être, mais tout n’est pas noir. La relance économique est prévue pour 2017. Les pays d’Europe de l’Ouest ont simplement quelques années de retard sur le marché américain. L’Accord économique et commercial global pourrait ouvrir des possibilités dans des secteurs clés comme l’automobile, l’agroalimentaire et la machinerie. On voit poindre à l’horizon d’excellentes occasions d’affaires pour les entreprises canadiennes. Les entrepreneurs doivent toutefois s’y préparer dès maintenant en élaborant une stratégie claire en prévision de l’entrée en vigueur de l’Accord.


Les marchés émergents – Patience et rentabilité

  • Brésil : Le potentiel brésilien est solide, et l’on assistera éventuellement à une croissance dans ce pays animé par un haut niveau de productivité. Certes, l’enthousiasme des investisseurs est ralenti par des scandales de corruption et une économie qui flirte avec la dépression. Cependant, les investisseurs patients seront bien positionnés lorsque le marché commencera à reprendre de la vigueur.
  • Russie : On ressent fortement les effets de la guerre au pays de Poutine. Là aussi, on parle d’un scénario économique de dépression. Les activités reprendront certainement un jour et plusieurs occasions pourraient alors sourire aux entreprises canadiennes qui planifient à long terme.
  • Inde : Selon Peter Hall, l’Inde est la « Chine du prochain cycle de croissance » en raison de ses taux de croissance annuels de 7,2 à 7,4 %. L’élan est déjà amorcé, et l’Inde est appelée à être le world mover des années à venir. Les investisseurs ont donc une belle occasion de percer ce marché asiatique en plein essor.

L’Inde est appelée à être le world mover des années à venir.

  • Chine : La Chine intrigue les économistes. Si la croissance annuelle de son PIB a diminué au cours des sept dernières années, la puissance asiatique n’en ressent que peu les contrecoups, comme si elle s’y était préparée. Les turbulences de la bourse chinoise sont en fait le résultat d’un programme d’investissement colossal. Avec 6,9 % de croissance l’année dernière, la Chine a créé autant de richesse qu’en 2007, alors qu’elle avait connu un taux record de 14 %. Puisque la classe moyenne est toujours plus imposante, les consommateurs chinois manqueront bientôt de tout. Les entreprises qui offriront des produits de consommation prisés par les Chinois auront donc beau jeu.

Et qu’en est-il de notre huard?

Le dollar canadien, source d’inquiétude hebdomadaire, offre des perspectives encourageantes. M. Hall prévoit qu’il clôturera l’année 2016 autour de 75 cents, atteindra 77 cents en 2017 et reviendra au-dessus de 80 cents américains à compter du 2018.

Bref, la conjoncture économique canadienne est favorable et les principaux marchés d’affaires du Canada présentent des avantages et de la réceptivité. Les conditions sont donc réunies pour que les entreprises d’ici réussissent leur passage à l’international.

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