Une collaboration intersectorielle essentielle pour la formation professionnelle dans le cadre de la révolution numérique


Le gouvernement du Québec et Siemens Canada ont annoncé cette année la conclusion d’un partenariat. Siemens prévoit d’investir 132,6 millions $ dans la recherche et développement, ainsi que dans les programmes de formation de la province – dont 22 millions $ seront consacrés à la mise en place d’un système de formation intégré en milieu de travail et spécialisé dans l’Industrie 4.0. Pour soutenir ces projets, le gouvernement du Québec accordera un prêt de 20 millions $ à l’entreprise.

Lors de cette annonce, le premier ministre Philippe Couillard déclarait: « Un environnement d’affaires qui donne confiance, l’expertise de nos travailleurs ainsi que la qualité de nos institutions d’enseignement constituent une recette gagnante pour développer le talent québécois, développer notre économie, conquérir de nouveaux marchés et tailler notre place à l’échelle internationale ».

Je suis tout à fait d’accord avec ces propos. Siemens est un chef de file mondial pour la formation de travailleurs compétents. C’est en Allemagne que nous avons instauré pour la première fois un modèle d’« apprentissage intégré au travail » qui repose sur la collaboration entre le secteur privé et les établissements d’enseignement pour offrir aux employés potentiels l’éducation post-secondaire la plus efficace. Il ne s’agit pas d’un programme conventionnel d’éducation coopérative. Ces liens étroits permettent de développer et d’appliquer des programmes d’enseignement pouvant inclure le remboursement des frais d’études et un salaire, ainsi qu’un contrat de travail garanti par l’entreprise.

Résultat? Les étudiants bénéficient d’une formation de qualité et d’un emploi garanti dans le domaine de leur choix avant même la fin de leurs études. De son côté, l’employeur est en mesure de créer des programmes de formation efficaces et de renforcer ses ressources humaines.

En matière d’enseignement et de formation, notre collaboration avec la province de Québec établit les fondements d’innovations importantes. Cependant, nous ne devons pas perdre de temps à nous féliciter l’un l’autre pour notre capacité de prévoyance, car le besoin de changement est absolument urgent.
Nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre que le système éducatif créé les innovations répondant aux besoins actuels et futurs du secteur manufacturier de pointe. En effet, nous ressentons déjà les effets de cette crise de déficit de compétences. Elle ne disparaîtra pas prochainement, car le changement, inhérent à notre écosystème et inévitable, exige une capacité d’adaptation continue. Nous sommes loin de l’époque où le « grand » l’emportait sur le « petit ». De nos jours, la flexibilité prend le dessus sur la lenteur.

Nous sommes au cœur d’une quatrième révolution industrielle, marquée par la numérisation, l’automatisation, l’innovation, la mondialisation et la collaboration, à la fois rapides et inexorables. Les nouvelles compétences sont essentielles – nos travailleurs doivent s’imprégner de la numérisation au quotidien; ils doivent être flexibles; ils doivent éviter de penser de manière cloisonnée et affronter les défis avec créativité et vision.

Siemens a su démontrer qu’il existe une solution pour combler les lacunes en matière de compétences. Nous avons créé une norme Siemens Canada qui appuie les programmes de perfectionnement des compétences destiné aux étudiants en ingénierie et en technologie industrielle. Avec l’aide de nos partenaires, nous avons établi un cadre d’apprentissage intégré au travail et mené par l’industrie. Dans le cadre du programme de formation de Siemens Canada, nous avons développé un programme de cours ainsi que des didacticiels. Nous avons équipé les établissements post-secondaires d‘outils de fabrication perfectionnés. Nous avons ainsi suscité l’intérêt des secteurs de l’industrie et de l’enseignement, ainsi que du secteur public.

Chez Siemens Canada, nous formons des étudiants qui font preuve de compétences avancées. Nous leur donnons l’opportunité d’apprendre à connaître notre entreprise, nos produits, nos systèmes, nos techniques et notre technologie, ainsi que notre culture. Par la suite, nous embauchons ces étudiants que nous considérons comme des membres importants de notre entreprise.

C’est une bonne nouvelle pour Siemens – chaque année, nous prévoyons de former environ 30 chefs de file compétents à l’esprit novateur. Néanmoins, au regard de l’ensemble du secteur de la fabrication de pointe au Québec – et dans tout le Canada – il s’agit d’une goutte d’eau dans l’océan. C’est l’industrie toute entière qui doit s’engager, et c’est tout le secteur qui doit collaborer. L’industrie et les écoles doivent perfectionner leurs programmes de formation et offrir des expériences de travail enrichissantes. Les gouvernements doivent, quant à eux, apporter leur soutien financier.

En tant qu’acteur de l’industrie de la fabrication de pointe, nous ne devons pas nous attendre à ce que le secteur éducatif ou le secteur public proposent rapidement des solutions. C’est à nous de nous engager avec ces partenaires clés. Nous devons également échanger avec les collèges et les universités de nos communautés, insister pour travailler ensemble et investir conjointement du temps et de l’argent pour créer le modèle d’apprentissage intégré au travail qui saura répondre à nos besoins.

Nous avons la possibilité de créer l’avenir – mais nous devons d’abord former les créateurs –nous devons le faire maintenant!

Stéphane Chayer, vice-président, Technologies du bâtiment
Siemens Canada

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