Qu’ont en commun les data et la créativité?

Les données ou « data » constituent un langage qui nous permet de lire le monde et de concevoir de nouvelles choses dans un univers numérique. Elles nous permettent de voir les choses différemment, donc de nourrir notre créativité. Cette ressource est à la portée de tout professionnel qui désire mieux comprendre son secteur, ses clients, ses employés et la société dans laquelle il vit. Elle permet même de se projeter dans le futur et d’y déceler de véritables occasions d’affaires. Ne pas saisir les opportunités qu’offrent les données, c’est dire non à l’innovation et au potentiel concurrentiel que cela représente.   

Pourquoi les données gagnent-elles en popularité?

L’enthousiasme actuel par rapport aux données est propre aux technologies de notre époque et à la mythologie qu’elles inspirent. Ce n’est pas d’hier que les professionnels collectent les données. Ces dernières sont maîtrisées par les statisticiens afin d’en faire ressortir de grandes tendances. Les marketeurs les manipulent afin d’y voir les occasions d’affaires. D’autres les exploitent afin de représenter des concepts pour expliquer des phénomènes de société. Donc, qu’est-ce qui change? Pourquoi les données sont-elles à la mode?

Grâce aux avancées technologiques, les humains sont en train de tout numériser. La collecte de l’information sur tout, et ce, en temps réel, a donc été nommée « data » ou encore « big data ». Les experts ont senti le besoin d’en changer la nomenclature étant donné que la collecte et l’utilisation de l’information sont en train de subir une révolution. Les données se voient donc représenter un terrain incroyablement fertile pour recréer ou réinventer le monde que nous habitons.

Ce courant d’information, en continu, est crypté par un langage de 0 et de 1 que constituent des données qui sont stockées par des machines puissantes. Par la suite, ces machines ont la capacité de reconstituer, avec plus ou moins de fidélité et à la demande des humains qui les programment, les informations cueillies pouvant prendre différentes formes : un son, un mouvement, une photo, ou une intelligence dite « artificielle ».

Rapidement, on comprend que tout a la capacité de devenir « data » : les données économiques, géographiques, commerciales ou environnementales, mais aussi tous les médias produits depuis le début des temps. Que ce soit les peintures de l’époque de la renaissance, les enregistrements radio des années 20, au même titre que les milliers d’heures visionnées par l’auditoire de YouTube chaque jour, tout a le pouvoir d’enrichir ces bases de données en temps réel.

Les données touchent tous les domaines

Pour tout innovateur, gestionnaire ou entrepreneur, les questions liées aux données ne sont pas simplement techniques; pas plus qu’elles ne sont purement spéculatives. Chaque personne travaillant dans une organisation doit pouvoir saisir leur portée, à tout le moins dans la mesure où elles ont une incidence sur son activité quotidienne. Les études de marché, les sondages, l’analyse des données commerciales et l’approximation des besoins de sa clientèle ne sont plus suffisants; je dirais même qu’ils peuvent nous induire en erreur plus que nous éclairer.

C’est dans ce sens que la métaphore « Data is the new oil » a été souvent reprise ces derniers temps, car elle renvoie au potentiel créatif de la transformation des données en produits et usages nouveaux et innovants. Elle verse en plein dans l’idée des sciences de la créativité. Il appartient à chacun d’entre nous d’apprendre et d’adopter les méthodologies de création contemporaine si nous croyons vraiment à la possibilité d’un monde meilleur, plus juste et surtout plus sain.

Quel sera le rôle de l’humain?

Au-delà de savoir utiliser les données, de les comprendre et de les transformer en occasions d’affaires, il faut surtout se demander quelle sera la place de l’humain dans cet univers technologique grandissant. Dans un monde d’automatisation et d’intelligence artificielle, quelle sera la place des professionnels? Je vous rassure, elle sera grandissante et engagée. La société aura de plus en plus besoin d’intelligence humaine, car elle seule sait apporter créativité et éthique. C’est à ce moment que l’on comprend l’utilisation du terme culture data.

Il faut bien comprendre que les machines n’apprennent que ce que les humains leur disent d’apprendre. Même lorsqu’on affirme que l’intelligence artificielle permet aux machines d’apprendre de leur propre expérience, il faut garder en tête que l’algorithme d’apprentissage a d’abord et avant tout été conçu par un humain. L’intelligence artificielle est née de la créativité humaine. La machine n’est pas spontanée et imprévisible, elle est au contraire constante, logique et rationnelle. D’un point de vue statistique, si l’on prend l’exemple de deux données qui ont un lien significatif de corrélation, seul l’humain pourra vraiment investiguer sur le terrain pour comprendre s’il existe un lien de causalité. Derrière un chiffre, une donnée, il y a toujours une réalité et souvent beaucoup d’humanité. Le professionnel sera souvent l’investigateur qui pensera à trouver la solution afin de régler ce problème, cette cause, ou encore de la tourner en opportunité. Les données demeurent un outil à notre disposition pouvant nous aider à accomplir certaines tâches. Plus les organisations arriveront à automatiser ces tâches simples et répétitives, plus le capital humain aura au contraire plus du temps pour penser à des problèmes plus complexes et plus humains que lui seul peut résoudre.

La montée grandissante de l’usage des données pousse également nos sociétés devant des défis de prises de position éthiques. Prenons l’exemple des voitures intelligentes qui seront conduites par des machines. Lorsque la machine détectera une collision éventuelle entre deux automobiles, quelle décision devra-t-elle prendre? Quelle voiture devra se jeter dans le fossé et risquer la mort du passager? Et si l’une des voitures contenait une femme enceinte et l’autre un homme avec trois enfants, quelle décision la machine devra-t-elle prendre? Cela nous amène à développer des algorithmes qui tiendront compte des codes éthiques. Mais ces codes sont différents selon les nationalités, cultures, expériences personnelles et autres... Voyez-vous venir les défis?

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