Le gouvernement fédéral doit investir dans Bombardier. Voici pourquoi.

Texte signé par Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain et Perrin Beatty, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Canada, et publié dans La Presse+.

Le 25 février 2016

 

Le gouvernement fédéral doit investir dans Bombardier. Voici pourquoi.

Bombardier et son programme C Series sont bons pour le Canada. Bons pour l’économie et la création d’emplois. Bons pour les finances publiques. Bons pour le progrès et l’innovation.

Il est temps que le gouvernement fédéral annonce son appui à Bombardier et investisse le milliard de dollars américains nécessaire pour donner à notre leader mondial de l’aéronautique la bouffée d’air dont il a besoin.

Bons pour l’économie et l’emploi :

Le secteur de l’aéronautique représente un joueur important dans l’économie canadienne. Il procure 180 000 emplois et apporte 29 milliards de dollars au PIB, ce qui est énorme!

Véritable fleuron de cette industrie, Bombardier contribue à hauteur de 8,3 milliards de dollars au PIB du pays, en plus d’offrir des emplois de grande qualité à 20 000 Canadiens. Partout dans le monde, on nous envie d’avoir cette entreprise chez nous. Il s’agit d’un actif que nous devons protéger.

De plus, l’industrie de l’aéronautique, et Bombardier au premier chef, vend la grande majorité de ses produits en dehors de nos frontières. Pour Bombardier, et pour le Canada, on parle ici de revenus provenant de l’exportation de 9 milliards de dollars par année.

Par ailleurs, il y a urgence de diversifier l’économie canadienne. Le gouvernement fédéral ne peut tout simplement pas se permettre l’affaiblissement d’un autre secteur phare alors qu’il a les moyens d’injecter la dose d’adrénaline nécessaire à son essor.

Bons pour les finances publiques :

Bombardier verse autour de 370 millions de dollars annuellement en taxes fédérales. De plus, le gouvernement du Canada perçoit 334 millions de dollars en impôt sur le revenu des employés de l’entreprise. Cela est sans compter les taxes et impôts générés par plus de 1 000 fournisseurs de Bombardier partout au Canada. Si Bombardier met fin au programme C Series faute de liquidités, 2 200 emplois seront perdus. Les pertes engendrées par cette éventualité coûteraient plus cher au gouvernement canadien que l’aide réclamée.

À l’inverse, une injection de capitaux de la part du gouvernement du Canada aura une incidence positive les finances publiques du pays. En période de production de pointe, le programme C Series créera jusqu’à 12 500 emplois au Canada et offrira des perspectives de rendement positives. D’ailleurs, les expériences passées démontrent que le soutien octroyé dans des secteurs manufacturiers clés contribue à renforcer notre économie. Pensons notamment à l’investissement de 10,8 milliards de dollars du gouvernement du Canada dans le secteur automobile.

Bons pour le progrès et l’innovation :

Il est dans l’intérêt du Canada de soutenir les entreprises innovantes et audacieuses puisque c’est ainsi que nous obtenons un avantage sur nos concurrents. Et à ce titre, Bombardier est l’entreprise canadienne qui dépense le plus en recherche et développement, soit 6,3 milliards de dollars dans les 10 dernières années.

La C Series est le fruit de plusieurs années de recherche et développement. Ses appareils sont les plus performants de leur catégorie. Plus économiques et plus écoénergétiques que leurs concurrents, ils ont le potentiel de ravir des parts de marché importantes à Boeing, Embraer et Airbus. L’intention annoncée la semaine dernière d’Air Canada d’acheter jusqu’à 75 avions de la C Series illustre tout le potentiel de cette innovation 100 % canadienne.

Or, on en est à l’étape cruciale de la commercialisation de la C Series. Ce n’est pas le moment de laisser tomber le projet alors qu’on est si près du but. Bombardier a un plan robuste pour réussir. Il ne manque que le soutien du gouvernement fédéral pour le mettre en œuvre. Ce geste est fondamental pour renforcer Bombardier, rassurer les acheteurs potentiels et préserver des milliers d’emplois au Canada.

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